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Mon Ami,

 

Pour moi tu étais un ami, pas un étranger

Certes chagriné d'avoir perdu un pays que tu aimais

Ton père, Alsacien, lui-même ancien déraciné

Savait qu'il ne pourrait jamais s'habituer

D'aller, ailleurs, vivre comme un expatrié.

Son Algérie, d'Italiens, d'Espagnols, d'Arabes et de Français composée

Perdue dans son esprit, il ne pouvait l'accepter.

 

La maison que lui, avait bâtie et avec sa famille habitée,

Les fruitiers et les rosiers qu'il avait plantés et adorés,

Il savait, oui il savait qu'il ne pourrait jamais les effacer ;

Tes grands-parents, dans un cimetière, enterrés

Il ne voulait même pas penser les abandonner.

Ce pays de tes premières années, de ta jeunesse passée,

De tout celà, oui il savait qu'il ne pourrait rien emporter.

 

Mais un jour de plein été, la sale rumeur est passée ;

Ce père si avisé, pour vous protéger, a franchi la Méditerranée.

Ensemble, nous avions pleuré nos familles déchirées et dispersées.

En ce triste matin d'été, des promesses d'amitié, nous avions faits.

Ton père était mort d'avoir perdu ce pays qu'il idolâtrait.

Il vous avait demandé que ses cendres, sur sa terre, soient dispersées.

J'étais, mon ami, heureux que sa volonté fut exaucée.

De cette Algérie dont le passé irrigue encore le présent,

Faisons de ses séquelles une histoire d'amour et de raison.

 

                                                                                     Ahmed OUAZINE

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